Inondations dans la commune de Tchaourou : 2514 personnes sans abris et deux ponts totalement emportés

Inondations dans la commune de Tchaourou : 2514 personnes sans abris et deux ponts totalement emportés



Article publié sur le site Web du journal de la décentralisation "Le Municipal" (Edition du 23 septembre 2010, Auteur : Landry SALANON).

Les dégâts sont énormes. Habitations et champs détruits, populations sans abris, risque d’épidémie et de famine…Ce sont les conséquences des dernières pluies qui se sont abattues sur la commune de Tchaourou les 11, 12 et 13 septembre derniers. Devant l’ampleur des dégâts, le maire de la commune appelle à la solidarité nationale.
C’est un autre drame que vivent les populations de la plus vaste des communes du Bénin. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la commune de Tchaourou ces derniers jours ont obligé le fleuve Ouémé à sortir de son lit. Du coup, les dégâts matériels sont importants et la tristesse et la désolation ont gagné le cœur des populations. Deux arrondissements ont subi les affres des pluies. Il s’agit de Bétérou et de Samson. Les villages de Wari-Maro et de Kpéssou sont les plus touchés dans le premier, tandis que Gbétébou et Kpassatonan sont ceux inondés dans le second. De même, 419 ménages ont vu leurs maisons s’affaisser et 2514 personnes sont sans abris. Sur le plan agricole, les paysans n’espèrent plus rien à la saison des récoltes. Les pluies ont emportés 2 000 hectares de champs d’igname, de maïs, de riz, de soja etc. Même les locaux de la brigade de gendarmerie de Bétérou et la route inter-Etats Parakou Djougou sont menacés par les eaux. Face à cette situation, les populations dont les habitations ont été submergées par les eaux ont dû recourir à des abris occasionnels, tels que les édifices publics. Les écoles ont été donc prises d’assaut par ces populations sinistrées. Mais au regard de leur nombre important, les classes étaient devenues trop exiguës pour les contenir. La solidarité a donc joué en faveur des autres.
En effet, les populations qui ont été épargnées par ces dégâts ont dû héberger à leurs domiciles certains sinistrés. Cependant, malgré le recours à cette stratégie, plusieurs personnes demeurent sans habitations. Et lorsqu’on sait que la saison pluvieuse n’a pas encore fini de dire son dernier mot dans la région septentrionale du pays, le risque d’une épidémie n’est pas à exclure. Déjà confrontées aux difficultés sur le plan alimentaire, les populations sinistrées s’exposent désormais aux maladies telles que le paludisme et les maladies diarrhéiques. Dans cette situation de crise, le maire de la commune s’est rendu le dimanche 12 septembre aux côtés de ses concitoyens sinistrés. Bio Sounon Bouko n’a pas hésité à inviter les uns et les autres à la solidarité et à l’entraide. Et dans ces approches de solutions, «nul ne sera de trop», a-t-il ajouté. Informé, l’autorité de tutelle a effectué le lendemain, une descente sur les lieux. Il s’agissait pour le préfet Denis Ali Yérima de toucher du doigt la souffrance des populations, leur témoigner son soutien et rendre compte à la hiérarchie. Mais la réaction du gouvernement n’a pas tardé, puisque 50 tentes ont été envoyées aux sinistrés. Mais ce don reste encore très insuffisant au regard du nombre de sans abris.
Au-delà de ces actions, le comité communal de protection civile s’est réunit pour formuler certaines recommandations. A court terme, le comité recommande le traitement des eaux, la mise à disposition des moustiquaires imprégnées, des tentes et des vivres. A moyen terme, l’extension du village au niveau des zones inondables et le don des médicaments pour lutter contre les maladies diarrhéiques. Enfin, à long terme, la construction des ponts endommagés devra être effective, précise le comité.

Et vous, qu'en pensez-vous ? Exprimez-vous !

Permalien : http://bit.ly/cLerck