Au nom des intérêts des Etats...

Au nom des intérêts des Etats...

Article tiré du blog du chroniqueur et journaliste béninois Jérôme CARLOS (Edition du 10 août 2010).



« Les Etats n’ont pas d’amis. Ils n‘ont que des intérêts ».
Ces mots, il faut en convenir, sont froids comme la lame d’une machette de génocidaire. Ils tranchent sur la morale ordinaire, parce qu’ils sont d’un cynisme à nul autre pareil. Pourtant, il va falloir bien se faire à cela.
Quitte à choisir de se blinder le cœur et de se boucher le nez. De toutes les manières, autant le savoir que de s’attarder naïvement à demeurer un candide à la morale chatouilleuse, dans un univers impitoyable peuplé de durs au cœur de momie.
Les Occidentaux, notamment, n’ont que trop bien compris ce principe. Ils ont su, du reste, l’illustrer de fort belle manière dans les aventures historiques dans lesquelles ils s’étaient engagés au long des siècles, loin de leurs bases arrière, sur les voies pas très catholiques de la traite négrière, de la colonisation ou de la néo-colonisation.

Ce n’est pas l’amitié qui inspire celui qui quitte son pays avec armes et bagages, pour aller s’établir chez autrui et établir, à des milliers de kilomètres de ses propres terres, souvent au prix d’une guerre, un système de domination et d’exploitation.
Il faut s’en convaincre : les relations internationales dans lesquelles l’on joue les intérêts des Etats contre l’amitié entre les hommes, reproduisent la jungle, dans sa réalité animale, dans sa vérité bestiale. Par rapport à quoi, n’est que pure hypocrisie les discours vertueux qu’on nous sert sur les droits de l’homme.

La loi de la jungle, c’est la loi du plus fort qui, dit-on, est toujours la meilleure. C’est le droit que s’arroge le lion qui a faim. Il mange, sans autre forme de procès, la jeune antilope qu’un hasard plutôt tragique a placée sur son chemin.
C’est au nom de la loi de la jungle qu’on a couvert sous le voile pudique d’une mission civilisatrice tous les abus, tous les excès de la colonisation. Et c’est au nom des intérêts des Etats qu’on refuse à des peuples entiers d’être libres et maîtres sur leurs terres, de décider par eux-mêmes et pour eux-mêmes.
Edifiants et éclairants sont, à cet égard, des exemples tirés plus précisément de l’émigration, telle que nos compatriotes de la diaspora la vivent chaque jour que Dieu fait dans l’Hexagone.

Au nom des intérêts de la France, tout étranger, tout Africain qui entre illégalement sur le territoire français, commet une infraction. Il viole les lois françaises en matière d’émigration et d’établissement d’un étranger sur le territoire de la France.
Personne ne peut admettre que dans un espace qu’on veut de droit, l’on s’avise aussi effrontément de tordre le cou à la loi.

Au nom des intérêts de la France, la loi se doit être appliquée dans toute sa rigueur. Mais quid des droits inhérents à la personne humaine ?
Les brutalités, les violences, les humiliations qui accompagnent certaines reconductions aux frontières d’émigrés illégaux sont intolérables. Appliquer une loi ne peut autoriser à en violer d’autres.
Ce n’est pas dans l’intérêt de la France. Mais qui le dit ?

Au nom des intérêts de la France, l’émigration a été soumise à planification, prenant appui sur les conditions drastiques de délivrance de visas d’entrée en France, sur les conditions difficiles d’accès à un travail régulier et formel.
La France qui, selon le mot de Michel Rocard, ne peut accueillir toute la misère du monde » a su user de son bon droit, au nom de ses intérêts, pour circonscrire un phénomène qui peut se révéler, à terme, une bombe.

Au nom des intérêts de la France, le Chef de l’Etat français, a introduit l’idée de l’émigration choisie, celle qui tourne le dos, pourrait-on dire à la racaille quantitative au profit de la crème qualitative, synonyme de compétence et d’excellence.
C’est l’émigration affectée d’une valeur ajoutée : assimilation facile, intégration rapide, rentabilité garantie.
Les intérêts de la France se moquent de la fuite possible des cerveaux provoquée par ce type d’émigration, du pillage de ce que les pays de départ ont de plus précieux, à savoir leurs ressources humaines.

Voilà que le Président français vient d’indiquer sans ambiguïté que la France retirera désormais la nationalité française aux délinquants d’origine étrangère coupables d’excision ou ayant attenté à la vie d’un membre des forces de l’ordre.
A parler ainsi, le Président français, au nom des intérêts de la France, veut nous faire reconnaître et accepter le caractère dual de la citoyenneté française.
Il y aurait ainsi une citoyenneté française acquise de droit et de toute éternité par des Français de souche et une autre, celle-là de fortune, octroyée à titre révocable à des gens qu’on a fini par tolérer dans la communauté française.
Voilà qu’on nous force à comprendre brutalement, qu’il existe en France une demi France qui ne sera jamais la France.
Au nom des intérêts de la France.

Et vous, qu'en pensez-vous ? Exprimez-vous !

Permalien : http://bit.ly/9H6EDl

Il y a un principe que les africains doivent assimiler : si vous ne voulez pas qu'on vous insulte alors ne vous faites pas insulter!!! Le peuple Africain passe tout son temps a geindre des humiliations que la France lui fait subir alors qu'il n'est même pas capable de s'affirmer lui même. Nous passons tout le temps a vouloir faire comme les occidentaux tout en crachant au passage sur nos propres valeurs et nous voulons qu'ils nous traitent bien? Si nous étions capables un temps soit peu d'être nous même, de fonctionner suivant nos propres valeurs nous aurions de moins en moins besoins d'aller jouer les parents pauvres chez des gens qui nous voient comme des primates vu que nous faisons tout pour leur ressembler. je crois que nous devons commencer par prendre nos responsabilités et corriger le tir a notre niveau afin d'avoir vraiment le droit de nous plaindre des agissements que nous même sommes entrain de provoquer par notre manque de dignité et nos actes semblables à une soumission volontaire. les autres se sentent supérieurs à nous parce que nous leur montrons par nos actes que tout chez nous est nul et que tel que ça se passe chez eux c'est la ligne à suivre. Je m'adresse ainsi a mes frères Africains car je veux qu'ils comprennent vraiment. Quand a notre éternel oppresseur mon prochain message sera édifiant.

Depuis quand le sentimentalisme relève-t-il de la politique? qui plus est de la politique internationale?
le problème de nos chefs d'Etas africains, à mon humble avis, c'est qu'ils confondent souvent, pour ne pas dire toujours les intérêts de l'Etat avec leurs propres intérêts. Est-ce dans l'intérêt du Bénin par exemple que ses frontières soient une passoire et donc perméable à tous sans aucun contrôle et sans aucune retenue? Est-ce dans l'intérêt des Etats africains, cette nouvelle association avec la Chine? que tirent nos Etats des alliances qu'ils établissent avec les autres pays et qu'y perdent-ils? Si nous nous contentons que les chinois nous construisent des infrastructures et font de nos filles des marjorettes qui animent nos célébrations officielles, aussi éblouissantes que soient les figures exécutées, c'est notre problème, pas le leur. On ne saurait reprocher aux autres de penser, eux, aux véritables intérêts de leurs Etats et de leurs populations. Personne ne viendra penser à notre place et personne ne viendra défendre nos intérêts à notre place. Eh oui, les relations internationales, c'est la jungle et le mot à mon avis est bien faible pour exprimer toute la teneur de la pensée.

Je crois que si les autres nous acceptent chez eux uniquement lorsqu'ils y ont un intérêt il faudrait pas que nous les acceptions chez nous si nous n'avons rien à y gagner. Je suis content que la Chine ait été mentionnée dans une intervention parce que je crois que si les états africains ont commencé par se tourner vers la chine c'est parce qu'ils commencent par se lasser de la politique internationale "inéquitable" de l'Europe : des aides inadaptées dont la contrepartie est souvent trop élevée, des relations inter-état à caractère néo-colonialistes. La Chine a exploité le ras-le-bol de plus en plus évident des états africains pour aller la conquête de l'Afrique. Il est bien vrai que nous parlons de relation internationales et que le principe de base dans le cas d'espèce est bien entendu la défense d'"intérêts" mais une chose est sure c'est que les pays africains même si leur intérêt ne sont que dérisoires dans la totalité de ces partenariat inter-état il convient de dire que l'association avec la Chine est moins insultante pour nos états. Toutefois il va falloir désormais que nos frontières soit moins faciles à passer parce qu'ainsi tout étranger qui arrive sur nos terre commencera à les respecter depuis leurs abords. Personne ne nous laissera gonfler son territoire sans y avoir intérêt alors mettons nous à diapason ça ne peut marcher que comme ça. Nous ne pouvons pas danser de la salsa alors que l'orchestre nous joue du jazz!!!